La région Provence-Alpes-Côte d’Azur se situe en bout de réseau électrique national et donc se trouve dans une situation particulièrement vulnérable.
Une seule ligne électrique haute tension (400.000 volts) relie cette région au reste du réseau.

 

Elle est d’autant plus sensible au risque de black-out puisqu’elle ne produit qu’une faible quantité de l’électricité qu’elle consomme.

RTE réalise la création d’un “filet de sécurité 225 000 Volts” composé de 3 nouvelles liaisons entre Manosque et Draguignan, Fréjus et Biançon (Lac de St Cassien) et entre Biançon et Cannes.

 
 

Ces liaisons viendront renforcer le réseau existant 225 000 Volts alimentant le Var et les Alpes Maritimes et créer ainsi un chemin alternatif pour le transit de l’électricité en cas de problèmes sur le réseau 400 000 Volts.

En plus une nouvelle liaison (Midi-Provence) sous-marine de 220 km entre les Bouches-du-Rhône et le poste de La Gaudière (Aude) sera mise en place avant 2020 (voir article sur le blog).

Réalisation

Trois nouvelles liaisons souterraines à 225 000 volts :

– 65 km reliant les postes de Boutre (au sud de Manosque) et Trans (au sud de Draguignan) : la réalisation d’une liaison souterraine à 225 000 volts (800 MW)à ce niveau de puissance et sur cette distance constitue à la fois une innovation majeure et un record mondial, mobilisant des savoir-faire de pointe.
– 25 km entre Fréjus et Biançon (près du lac de Saint-Cassien).
– 17 km entre Biançon et La Bocca (Cannes).

Une distance de 107 km de tracé dont 97% sur des routes et pistes existantes.
Chaque ligne à 225 000 volts est constituée de trois câbles isolés, installés dans des fourreaux disposés au fond d’une tranchée d’environ 1,5 m de profondeur et 80 cm de large. L’ensemble est inséré dans 70 cm de béton. Ces dispositions techniques permettent de remblayer rapidement la tranchée et par conséquent de limiter la gêne à la circulation.

 

Ouverture de la fouille à la trancheuse à bande

 

Tous les 700 à 1400 m, une chambre de jonction permet de tirer les câbles à l’intérieur des fourreaux et de réaliser les jonctions entre les tronçons consécutifs. Une chambre de jonctions fait 2m de large par 12m de long. 500 jonctions ont été réalisées.

Des camions ou tracteurs amènent les tourets de câbles pouvant atteindre 50 tonnes. Ils sont déchargés par une grue mobile et déroulés par un treuil à effort de tirage constant.

 

Les câbles électriques sont placés dans trois fourreaux disposés en trèfles et coulés dans le béton à plus d’un mètre de profondeur. Ces câbles pèsent jusqu’à 33 kg par mètre. Il y a toujours trois câbles par tronçon puisque on est en courant alternatif triphasé.
Ce qui fait un total de 320 km de câbles à acheminer sur 369 tourets puis à dérouler, soit près de 10 000 tonnes à manutentionner.

Fourreaux disposés en trèfle dans la tranchée

 

Coulage du béton

 

Compactage après remblayage

 

Déroulage de câble

 

Déroulage de câble

 

Présentation des extrémités d’un câble avant soudure

 

Chambre de jonction – mise en place du bloc isolant

 

Section des câbles

La section du câble utilisée ici est de 2000 mm² en cuivre émaillé ce qui permet de faire passer plus de courant dans chaque brin de cuivre. Cela équivaut à un câble en 2500 mm² de cuivre nu, et offre une capacité de transit électrique bien supérieure aux plus gros câbles utilisés jusqu’alors par RTE en 225 000 volts, de 1600 mm² en cuivre nu.

 

Pour la confection des trois jonctions, il faut préparer les câbles sur environ 2 mètres, les dénuder jusqu’au cuivre sur 8 cm, les des-émailler au chalumeau, souder tous les brins de cuivre entre eux puis souder les tronçons ensemble, sous argon.

 

 

Puis il s’agit de mettre en place un bloc en élastomère pré-moulé, de 2,5m, sur chaque jonction, ce qui permet de reconstituer durablement l’isolation du câble et de la jonction.

Conclusion

Une fois ces liaisons misent en service en 2015, elles placeront la région Provence-Alpes-Côte d’Azur au même niveau de sécurité d’alimentation que les autres régions françaises.