Celtic Interconnector : Projet d’interconnexion entre la France et l’Irlande

Le projet Celtic Interconnector, porté par RTE et son homologue EirGrid, vise à créer une liaison électrique à courant continu (HVDC), longue d’environ 575 km (dont environ 500 km en mer), permettant l’échange direct d’électricité entre la France et l’Irlande.
D’une capacité de 700 MW, ce projet reliera la côte nord de la Bretagne et la côte sud de l’Irlande.

Ce projet d’interconnexion entre la France et l’Irlande, répond aux enjeux européens en matière de transition énergétique et de lutte contre le changement climatique en facilitant le développement des énergies renouvelables et l’évolution vers un mix électrique à bas carbone. Il contribue également à renforcer la solidarité électrique entre les deux pays.

Présentation du projet

Pourquoi une interconnexion entre la France et l’Irlande ?
Celtic Interconnector vise à relier le réseau irlandais au réseau électrique continental européen, par une liaison à courant continu de 575 km entre la région de Cork en Irlande et la région Bretagne en France.
La liaison électrique permettra le transport d’électricité dans les deux sens : Irlande – France et France – Irlande.

Ce projet va ainsi contribuer aux objectifs européens de transition énergétique et de lutte contre le changement climatique. En effet, en Irlande il va permettre un développement soutenu de l’éolien et son intégration dans le système électrique européen.

(1) Le raccordement au réseau électrique irlandais
L’interconnexion sera raccordée au poste électrique à 220 000 volts de Knockraha, situé dans la région de Cork en Irlande.
Les ouvrages terrestres de l’interconnexion comporteront une liaison à 220 000 volts entre le poste de Knockraha et la station de conversion et une liaison à courant continu souterraine entre la station de conversion et la côte irlandaise.
La liaison souterraine, d’une longueur comprise entre 30 à 40 km, sera intégrée sous le réseau routier.

(2) La liaison sous-marine
Longue de 500 km environ, la liaison sous-marine reliera la côte de la région de Cork et la Côte de la Ceinture Dorée en Bretagne, en passant à l’Ouest des îles Scilly.
Les études préliminaires ont permis de définir un passage préférentiel pour les câbles qui évite les zones les plus rocheuses, minimisant ainsi l’impact sur l’environnement et les usages maritimes.
Le câble électrique sera soit ensouillé, c’est-à-dire enfoui dans le sol, soit posé au fond de la mer et protégé.
Les câbles sous-marins ne seront pas visibles au lieu d’arrivée à terre.
Sur chacune des côtes, un ouvrage maçonné souterrain permettra une connexion avec les câbles souterrains ;
un dispositif ne nécessitant pas d’accès permanent, et donc invisible une fois les travaux terminés.

(3) Le raccordement au réseau électrique français
Les câbles sous-marins en provenance de l’Irlande et les câbles souterrains situés en France se rejoindront à l’Est de la côte de la Ceinture dorée.
Les ouvrages terrestres de l’interconnexion comporteront une liaison souterraine à courant continu entre la côte française et la station de conversion, puis une liaison souterraine à courant alternatif à 400 000 volts jusqu’au poste de La Martyre (situé à proximité immédiate). La longueur des liaisons souterraines sera d’environ 40 km.

(4) Les stations de conversion
Le raccordement en courant alternatif au réseau de transport d’électricité en France et en Irlande, pour permettre un acheminement de l’électricité vers les consommateurs, nécessite dans chaque pays la construction d’une station de conversion.
Chaque installation requiert une superficie de 4 hectares environ, comprenant notamment un bâtiment qui mesurera jusqu’à 20-25 mètres de haut étendu sur environ 0,5 ha.

La concertation avec le public et les études environnementales permettront de déterminer un tracé privilégié pour la liaison et un emplacement pour la station de conversion, dans le respect des enjeux environnementaux.

En France, cette nouvelle interconnexion va permettre de consommer de l’électricité d’origine verte venue d’Irlande. C’est un levier pour accompagner la transition énergétique en facilitant l’évolution du mix électrique.

Le projet va également contribuer à la sécurité d’alimentation électrique entre les deux pays, en leur permettant d’être solidaires l’un de l’autre en cas d’imprévus (intempéries, incidents techniques, pic de consommation).

Plus largement, le projet contribue à la solidarité électrique européenne et doit permettre à l’Irlande de bénéficier sans entraves du marché intégré européen de l’électricité, dans le contexte de sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne.

Reconnu Projet d’Intérêt Commun (PIC) par l’Union Européenne en octobre 2013, label renouvelé en 2017, le projet Celtic Interconnector s’inscrit dans le développement des interconnexions électriques qui est un des leviers pour accompagner la transition du système électrique en France, en Irlande et en Europe.

En France, le projet est inscrit au Schéma décennal de développement du réseau de transport d’électricité depuis 2012. Il figure également au plan de développement d’EirGrid.

En quoi consiste le projet Celtic ?
Le projet Celtic Interconnector prévoit de relier le poste électrique de Knockraha (Cork) au poste de la Martyre (Finistère), par une liaison souterraine à courant continu d’une puissance 700 MW, sur une distance de 575 km environ, dont 500km en sous-marin.

Plus précisément, le projet c’est :

> Un raccordement aux installations du poste à 400 000 volts existant de La Martyre.

> La création d’une station de conversion en France à proximité immédiate du poste de la Martyre. Installés sur un terrain d’environ 4 hectares, les bâtiments occuperont environ 5 000 m2, et mesureront environ 20 m de haut. Cette station transformera le courant continu en courant alternatif (et inversement) afin de permettre un raccordement au réseau de transport d’électricité français.

> Une liaison à 400 000 volts à courant alternatif reliant le poste de la Martyre à la station de conversion.

> Une liaison souterraine à courant continu d’environ 40 km entre la station de conversion et le point d’atterrage au Nord Bretagne.

> Une zone d’atterrage sur les côtes de la Ceinture dorée, délimitée par les communes de Plouescat, Cléder et Sibiril.

> 500 km environ de liaison sous-marine double à courant continu. Les études préliminaires ont permis de définir un passage préférentiel pour la liaison sous-marine qui relie East Cork à la Côte de la Ceinture Dorée, en passant à l’Ouest des îles Scilly.

> Une liaison souterraine à courant continue entre le point d’atterrissage et la station de conversion en Irlande.

> Une station de conversion, permettant de convertir l’électricité du courant continu en courant alternatif, qui est utilisée sur le réseau de transport. Il n’est nécessaire que cette station se trouve à proximité du point de connexion sur le réseau.

> Une liaison souterraine à courant alternatif entre la station de conversion et le point de connexion au réseau irlandais. Ce circuit peut être un câble souterrain ou une ligne aérienne. Cependant, comme il s’agit d’une liaison à courant alternatif, la longueur du câble qui peut être installé sous terre est limitée.

> Un point de connexion à une sous-station existante du réseau de transport d’électricité irlandais.

Les étapes du projet

Concertation : 2018-2019
La mise en service de l’interconnexion est estimée en 2026.
Depuis 2012, RTE et EirGrid mènent des études techniques et environnementales (notamment dans le domaine maritime), qui ont confirmé la faisabilité technique pour la création d’une liaison sous-marine et souterraine en courant continu entre la France et l’Irlande.

En 2017 et 2018, RTE a mené des actions de pré-concertation auprès des parties prenantes, principalement les acteurs locaux (services de l’Etat ; communes ; élus ; ONG ; etc.) pouvant être concernés par l’atterrage de la liaison ou par la liaison terrestre.

Ces échanges ont permis d’écouter les territoires sur leurs projets d’aménagements et d’évolution à moyen et long terme.
La concertation se poursuit, à partir de l’automne 2018, conformément aux dispositions en vigueur en France et au Règlement de l’Union Européenne pour les infrastructures énergétiques européennes.

Elle devrait permettre d’aboutir à la validation d’une aire d’étude et d’un fuseau de moindre impact pour la liaison souterraine en France. Une large concertation avec le public va également s’organiser sous l’égide des deux garantes désignées par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), sur la base d’une saisine par RTE. Le 20 décembre 2018, la Commission de régulation de l’énergie a lancé une consultation publique portant sur la demande d’investissement relative au projet CELTIC.

Étude d’impact : 2019-2020.

Enquête publique : 2021.

Autorisations : 2022.

Approvisionnement et travaux : 2022-2025.

Essai et mise en service : 2026.

Les enjeux environnementaux

EirGrid et RTE se sont engagés à protéger et à respecter les communautés et les espèces présentes sur les infrastructures du réseau de transport d’électricité. Ils se sont également engagés à préserver l’environnement naturel. En France, RTE a mandaté un cabinet spécialisé pour réaliser des analyses environnementales plus précises incluant des expertises écologiques, pour la future liaison et les stations de conversion.

RTE associe chacun des acteurs locaux et les associations concernées pour mener à bien ces études environnementales et préciser le projet jusqu’à la définition d’un tracé plus précis visant à protéger les espèces protégées et les zones à forts enjeux environnementaux. Les impacts environnementaux qui seront identifiés lors des prochaines études environnementales feront l’objet de mesures d’évitement, réduction et compensation qui seront précisées dans l’étude d’impact.