TST : Travaux sous tension
RTE est le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français. Entreprise de service public, il a pour mission l’exploitation , la maintenance et le développement du réseau haute tension.
Les Travaux Sous Tension (ou « TST ») ont un rôle essentiel dans l’exploitation et la maintenance du réseau de transport et des réseaux de distribution d’électricité car ils permettent d’intervenir sur les infrastructures sans en interrompre l’alimentation électrique. A l’opposé, les travaux « hors tension qui impliquent de consigner la liaison électrique, en suspendant l’alimentation.
Depuis plus de 50 ans, le centre d’expertise des travaux sous tension de RTE, basé en Alsace à Wittelsheim (à proximité de Mulhouse, Haut-Rhin), expérimente et développe les méthodes et les outils utilisés lors de travaux sous tension sur les infrastructures électriques.
Cette plateforme d’essais permet de reproduire les conditions proches de la réalité. C’est un laboratoire pour la validation des matériels et des tenues portées par les opérateurs (tests les équipements et de leur durée de vie, le rythme de leur maintenance, etc).
Les méthodes :
Différents moyens d’approche des lignes électriques utilisés :
– Plateformes élévatrices
– Bras élévateurs
– Sièges isolants
– Travaux héliportés
Il existe principalement trois méthodes en haute tension pour travailler sous tension :
- A distance
L’opérateur, lui-même protégé en fonction du niveau de tension des pièces sur lesquelles il intervient, pénètre dans la zone située entre les pièces nues sous tension et la distance de sécurité. Mise en œuvre en BT (de 50 Volts à 1000 Volts) et HTA (de 1000 Volts à 50 000 Volts), cette méthode ne peut pas s’utiliser en HTB (plus de 50 000 Volts jusqu’à 400 000 Volts) du fait des distances importantes à respecter. En HTA, l’opérateur utilise des gants isolants et il travaille à partir d’un élévateur à bras isolant. Plus ergonomique que le travail à distance, le travail au contact permet en outre, en HTA, d’évoluer plus facilement à proximité des supports (poteaux).
- Au contact
L’opérateur, isolé de la terre, est amené au potentiel de l’élément sur lequel il travaille. Il se trouve donc dans la situation de l’oiseau posé sur une ligne électrique. À tout instant, il doit rester au minimum à la distance de travail de tous les éléments de son environnement qui sont à un potentiel différent de celui sur lequel il intervient. Cela vaut pour lui-même comme pour les outils ou pièces conducteurs qu’il manipule. Mise en œuvre pour les domaines de tension HTA (1000 Volts à 50 000 volts) et HTB (plus de 50 000 Volts), cette méthode est très confortable grâce à une excellente ergonomie. Le travail se fait à partir d’un support isolant l’opérateur du potentiel de la terre. En HTA, on peut utiliser un élévateur à bras isolant.
En HTB, on a actuellement recours à la TIP (Tour Isolante de Positionnement) pour les travaux dans les postes, et à l’échelle à palan, à la poutre ou au siège TST pour les travaux sur les lignes.
- A distance
Dans la méthode de travail à distance, la première développée, l’opérateur reste au potentiel de la terre. Pour ne pas entrer en contact avec les pièces nues sous tension, il travaille à l’aide d’outils isolants fixés à l’extrémité de perches ou de cordes isolantes. Mise en œuvre sur l’ensemble des domaines de tension, cette méthode demande un faible investissement mais est ergonomiquement limitée, notamment lorsque les distances à respecter deviennent importantes. En HTA (1000 Volts à 50 000 volts), on peut utiliser un élévateur à bras métallique. En HTB (plus de 50 000 Volts jusqu’à 400 000 Volts), on travaille généralement depuis le pylône pour les travaux en ligne et depuis le sol pour les travaux en poste.
Pour chacune d’elles, RTE développe, certifie et veille à l’entretien des outils spécifiques, par le biais de son centre d’expertise des travaux sous tension de RTE également appelé « Section d’Etudes de Réalisation et d’Expérimentation du Comité des Travaux sous Tension » (SERECT).
Professionnalisme pour la maîtrise des risques
La réalisation de travaux sous tension nécessite, par nature, une très grande maîtrise des risques (environnement, courts-circuits, amorçages…) . La définition de règles d’intervention précises et adaptables permettent de travailler sur les lignes électriques et les postes de transformation sous tension en toute sécurité.
La méthode extrêmement fiable, s’appuie sur le principe de procéder sans mode opératoire préétabli mais en définissant systématiquement les besoins pour chaque chantier.
Près de 350 opérateurs RTE formés, réalisent chaque année plus de 160 000 heures de travaux sous tension.
La plateforme d’essais est le passage obligatoire pour les opérateurs :
Elle est composée d’une cellule diélectrique (d’un milieu qui ne peut pas conduire le courant électrique) qui permet de simuler l’environnement électrique sur les réseaux de transport d’électricité jusqu’à 400 000 volts.
Grâce à cette plateforme, plus de 40 semaines d’essais sont réalisées chaque année avec une moyenne de 30 essais par an. Il s’agit d’essais d’investigation sur les matériaux essentiels à la réalisation des travaux sous tension (cordes, tubes isolant, tissus conducteur…), ou encore d’essais de qualification d’outils (chaussures, gants isolants, écran facial, nappes, appareils de mesure…) ou d’engins (nacelle d’élévateur…) ou enfin d’essais pour le développement de nouvelles méthodes pour réaliser les travaux sous tension (par exemple sous faibles précipitations…).
IDEENOV qui est une entreprise d’insertion socioprofessionnelle (association) assure la maintenance des outils TST :
– Remise en conformité des outils
– Ponçage des outils en fibre de verre
– Recherche d’impacts
– Vernissage
– Contrôle électrique après réparation
– Contrôle visuel
– Test d’isolation électrique par mise sous tension des outils
– Vernissage
Voici une vidéo qui explique entre autre les travaux TST :