Le démonstrateur de quartier solaire intelligent est en place.

Afin de favoriser l’intégration des énergies renouvelables intermittentes (éolien, solaire), dont la part dans le mix énergétique français sera amenée à croître dans les années à venir, la recherche sur les réseaux électriques intelligents (smart grid) constitue une des priorités de la transition énergétique.

 

 

Le projet Nice Grid, piloté par ERDF, est actuellement expérimenté dans la commune de Carros (Alpes-Maritimes).
Celui-ci vise à tester les capacités de production et de stockage d’électricité d’un “quartier solaire” – une première du genre en Europe – en étroite collaboration avec les consommateurs.

Les premières installations du projet Nice Grid opérationnelles

Il existe aujourd’hui plus d’une centaine de projets smart grid en France, mais le démonstrateur de quartier solaire intelligent Nice Grid est le premier de taille aussi significative à devenir opérationnel.

Pour la première fois en France, un système de stockage de 1,5 MW au total a été installé.

Il est composé de 2 containers : une batterie lithium-ion (Li-ion) SAFT et un onduleur ALSTOM.
Ces technologies nouvelles exigent un savoir-faire des équipes d’ERDF qui se forment aujourd’hui pour exploiter en toute sécurité les capacités offertes par la batterie.

Batteries
 

 

Onduleur
 

 

Poste (cellules fluair)
 

 

Cet ensemble de stockage participera à des effacements à la demande de RTE ou d’ERDF et pourra injecter jusqu’à 1 MW sur le réseau, soit l’équivalent en appel de puissance d’environ 1000 clients.

Autre axe d’intervention testé dans le cadre du projet : l’effacement de la consommation. Une centaine de particuliers ayant été équipés du compteur communiquant Linky devront arrêter, l’espace de quelques minutes, leurs radiateurs électriques.

Par ailleurs, plusieurs industriels implantés à Carros, à l’instar du producteur de café Malongo, effaceront leur consommation électrique ponctuellement une dizaine de fois au cours de l’année.

L’objectif ? Effacer dans un laps de temps minimal jusqu’à 3 MW de consommation électrique du secteur de Carros, soit l’équivalent de 15% de la demande locale. Dans la région niçoise, mal desservie car située à l’extrémité du réseau électrique, plus les besoins en électricité sont forts, plus le risque de black-out grandit. Et lors des 10 dernières années, la consommation y a augmenté de 25%.

Des démonstrateurs à l’implémentation à grande échelle : quelles perspectives ?

Pour faire face à ce risque, une solution pourrait consister à construire de nouvelles lignes électriques. Mais il ne s’agit pas de la solution la plus respectueuse de l’environnement.

Les smart grids, en revanche, fournissent une solution adaptée à chaque cas particulier et intégrant la production issue des énergies nouvelles intermittentes.
C’est en ces termes qui Christophe Arnoult, chef de mission Réseau du futur chez ERDF, définit la mission qui incombe au groupe : “les gestionnaires de réseaux sont aujourd’hui confrontés à un challenge : l’arrivée massive d’énergies renouvelables sur des réseaux qui, à l’origine, n’avaient pas été conçus pour ça”.

Nice Grid, par exemple, intègre une forte production photovoltaïque locale, favorisée par un taux d’ensoleillement élevé.

A fortiori, ces réseaux électriques intelligents incitent les consommateurs à adopter de nouveaux comportements et à se transformer en “consomm’acteurs”, c’est-à-dire en usagers actifs et responsables de leur consommation d’électricité, ainsi régulée en fonction de la production disponible à un instant T.

L’expérimentation, est pilotée par ERDF (avec le concours d’une dizaine de partenaires) et dotée d’un budget de 30 millions d’euros, fera l’objet début 2016 d’un bilan coûts-bénéfices visant à évaluer la pertinence de cette solution smart grid : “Les démonstrateurs, c’est formidable, déclare Grégoire Poux-Guillaume, directeur de la division Réseaux d’Alstom. Après, le danger, c’est de les multiplier.
A un moment donné, il va falloir passer à l’implémentation à grande échelle”.