Sabella D10 : hydrolienne 100% Française

Construite à Quimper, l’hydrolienne Sabella D10 a été assemblée à Brest, sur le 5e Est comme un prélude à la nouvelle vocation du port qui ambitionne de devenir un acteur majeur des énergies marines renouvelables (ENR).
Hydrolienne de 450 tonnes elle sera immergé mi-juin au large de l’île Ouessant, en Bretagne.
La Sabella D10 sera la première hydrolienne française à produire de l’électricité et à être raccordée au réseau.

D’une hauteur de 17 mètres, soit la hauteur d’un immeuble de cinq étages, elle sera immergée (55 mètres de profondeur) courant juin dans le passage du Fromveur, siège de grands courants marins.
Un câble est installé entre la zone d’immersion et la côte sud d’Ouessant et cette hydrolienne sera ainsi la première à être raccordée au réseau.

La régularité de la production et la qualité du signal seront contrôlées par EDF SEI et ERDF, les gestionnaires du réseau, qui analyseront progressivement le couplage de cette énergie marine aux groupes diesel alimentant jusqu’à présent l’île en électricité.

Outre le retour d’expérience de la turbine hydrolienne (d’une puissance théorique de 1 MW), un protocole de suivi environnemental a été défini avec le parc naturel marin d’Iroise. L’objectif est de valider l’innocuité environnementale de l’engin vis-à-vis de la faune et des mammifères marins, du transport sédimentaire ou encore de l’émergence acoustique sous-marine.
À terme, deux autres hydroliennes pourraient être plongées entre Molène et Ouessant pour couvrir la quasi-totalité des besoins en électricité d’Ouessant.

Une hydrolienne se caractérise par trois éléments principaux visibles

Le rotor pour capter l’énergie du courant

Le rotor est composé de pales qui vont tourner sous l’effet du courant. Elles sont conçues pour tourner avec le courant venant soit de l’avant de la machine soit de l’arrière de la machine. À marée montante, le courant a toujours la même orientation et il fait une rotation de 180 degrés à marée descendante. À l’inverse de certaines machines concurrentes de Sabella D10, la nacelle qui supporte le rotor est fixe pour augmenter la fiabilité de l’ensemble.
Les pales sont couplées à un arbre qui fait tourner la génératrice.
Les pales sont construites avec une accumulation de couches de carbone.

La génératrice, cœur technologique de la machine

De l’extérieur, seule une enceinte étanche est visible. Mais l’intérieur regorge de technologie pour produire le courant électrique, le convertir et le transformer. Le choix technologique s’est porté sur une génératrice à aimants permanents.
C’est une technologie fiable et robuste qui évite les pièces d’usure et réduit le besoin de maintenance.
L’usinage de la génératrice, grand cylindre de quatre mètres de diamètre qui supporte les aimants, a été réalisé avec une précision de l’ordre du dixième de millimètre.
Il a fallu deux mois à deux ouvriers pour poser les 8 400 aimants autour de la roue de la génératrice.

Une embase pour maintenir l’hydrolienne sur le fond

L’embase est un ensemble de tubes métalliques, posé sur le fond marin et sur lequel est installée la nacelle.
Les trois pieds sont lestés pour assurer la stabilité et la bonne tenue sur le fond du passage du Fromveur, à deux kilomètres de l’île d’Ouessant.
Cette stabilisation gravitaire de l’hydrolienne facilite le démantèlement en fin de vie de la machine et évite une fixation sur le fond, génératrice de déchets qui seraient nuisibles au site d’immersion.

Vidéo



Skid de conversion embarqué